Des corrélations entre la qualité de l’air et le Covid-19


La pandémie du Covid-19, tout comme d’autres épidémies majeures (sida, Ebola, SRAS), est à mettre en corrélation avec la crise de la biodiversité et du climat que nous connaissons.

La plateforme intergouvernementale pour la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), dans son rapport adopté par les Etats-membres en mai 2019 à Paris, rappelle que « les zoonoses représentent une menace sérieuse pour la santé humaine ». Les zoonoses sont une classe de maladies infectieuses courantes qui se propagent des animaux aux humains par le biais de bactéries, de virus, de parasites ou de champignons. Ces maladies infectieuses émergentes chez les espèces sauvages, les animaux domestiques, les plantes ou les populations humaines, peuvent être amplifi­ées par des activités anthropiques telles que le défrichement et la fragmentation des habitats. Celles-ci mettent en contact des populations, souvent en état de santé précaire, avec de nouveaux agents pathogènes. 

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Pollution atmosphérique comme facteur aggravant de la contamination au Covid-19

Dernièrement, la communauté scientifique a mis en évidence la corrélation entre l’exposition à la pollution atmosphérique et l’infection par le Covid-19.

Les émissions de polluants atmosphériques ont de forts impacts sur la santé publique. En effet, selon un communiqué de presse publié par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2018, la pollution de l’air aurait causé plus de sept millions de décès prématurés à travers le monde. En France, il s’agit de 67 000 décès prématurés par an dus aux particules présentes dans l’air[1].

Le confinement a entrainé une diminution drastique de certaines concentrations de polluants atmosphériques comme les oxydes d’azote (NOx) principalement issues du trafic routier, réduisant alors l’exposition individuelle à la pollution de l’air. Une exposition élevée aux NOx peut entrainer de l’hypertension, des maladies cardiaques et cardiovasculaires, ainsi que des maladies pulmonaires[2]. Cette réduction des émissions d’oxydes d’azote limite les effets néfastes aggravant les impacts lors de la contagion par le COVID-19. C’est également ce que rapporte Atmo France dans un communiqué publié le 27 mars 2020 [3].

D’autre part, il est connu depuis longtemps, que les particules fines peuvent se comporter comme vecteurs de polluants et/ou d’agents infectieux. Plusieurs hypothèses ont été mises en évidence concernant l’augmentation des risques d’infection de certains virus aéroportés en présence de particules fines qui peuvent rester dans l’air pendant de longues périodes, parcourir de grandes distances et pénétrer profondément dans les poumons. Aux Etats-Unis, des scientifiques ont montré que le virus peut survivre dans un aérosol et rester infectieux pendant au moins 3 heures[4].

En ce sens, la pollution atmosphérique par les particules fines pourrait contribuer à la propagation du COVID-19 où les aérosols constitueraient un milieu favorable à la survie du virus et à son transport dans l’air. Cette corrélation est effectivement observée dans la province d’Hubei et en Italie du Nord, plus particulièrement en Lombardie et dans la vallée du Pô, régions fortement polluées aux particules et où se trouve la plus grande densité de cas du Covid-19[5].

 

La transmission du Covid-19 favorisée dans les espaces intérieurs

D’autres études montrent que cette possible transmission par les aérosols serait favorisée dans les espaces intérieurs où la densité de population est plus élevée. En effet, ces lieux clos, où l’être humain passe en moyenne 90% de son temps, sont plus confinés avec un échange d’air limité. Le virus serait plus stable en air intérieur et le risque de contamination plus important. La nécessité de maximiser la ventilation naturelle et/ou mécanique et de garantir que le taux de ventilation soit suffisamment élevé est primordiale aujourd’hui.

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La transmission du Covid-19 favorisée dans les espaces intérieurs

 

D’autres études montrent que cette possible transmission par les aérosols serait favorisée dans les espaces intérieurs où la densité de population est plus élevée. En effet, ces lieux clos, où l’être humain passe en moyenne 90% de son temps, sont plus confinés avec un échange d’air limité. Le virus serait plus stable en air intérieur et le risque de contamination plus important. La nécessité de maximiser la ventilation naturelle et/ou mécanique et de garantir que le taux de ventilation soit suffisamment élevé est primordiale aujourd’hui.

 

En conclusion

 

Malgré le fait que la transmission du Covid-19 via les particules fines ne soit pas totalement établie, il est cependant avéré que la pollution atmosphérique fragilise les populations et en particulier les personnes sensibles. En ce sens, une mauvaise qualité de l’air, autant extérieure qu’intérieure, nous rend plus vulnérable face à la contagion des virus. Une attention particulière doit être portée sur cette problématique, afin de contrôler les émissions liées à la reprise d’activités et d’éviter l’impact sur la santé. 

 

 

[1] Lelieveld J., Klingmüller K., Pozzer A., Pöschl U., Fnais M., Daiber A., Münzel T. (2019) Cardiovascular disease burden from ambient air pollution in Europe reassessed using novel hazard ratio function. European Heart Journal, 1,1-7.

[2] Yaron Ogen. (2020) Assessing nitrogen dioxide (NO2) levels as a contributing factor to coronavirus (COVID-19) fatality. Science of the Total Environment, 726, 1-5.

[3] Atmo France, (2020) Point d’information sur les interactions entre le Covid-19 et la qualité de l’air.

[4] Dyani Lewis, (2020) Is the coronavirus airborne? Experts can’t agree. Nature

[5] Bo Pieter Johannes Andree, (2020) Incidence of COVID-19 and Connections with Air Pollution Exposure: Evidence from the Netherlands

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